Une réponse généreuse à un appel de Dieu

Cécile Baudonnel-Amegninou (1936)

J’ai vécu à la communauté de l’Arche de 1955 à 1964, auprés de Lanza del Vasto (Shantidas) lorsqu’il était présent, et de son épouse Chanterelle (Simone Gébelin). À cette époque, l’Église catholique était extrêmement méfiante à l’égard de cette communauté nouvelle, au point d’y envoyer un religieux chargé d’enquêter discrètement.

Je peux témoigner que Lanza et Chanterelle ont répondu à un appel de Dieu, et présenté une réponse généreuse de pauvreté dans l’harmonie du travail des mains, la joie des chants religieux et traditionnels, et la danse populaire. L’action civique non-violente a été soutenue en particulier par Jo Pyronnet, nourri des livres de Lanza, et a obtenu la mise en place du « service civil » en France, respectant la conscience des jeunes hommes vis-à-vis de la guerre et du port des armes.

Ce témoignage de vie attirait des hommes et des femmes plein de foi et de charité. Ainsi nous recevions régulièrement des visiteurs de prison, des musiciens ne jouant que pour les prisonniers ou les souffrants, etc. Chanterelle et Shantidas eux-mêmes ont fait de nombreuses retraites auprès du père Finet et de Marthe Robin, revenant plein d’espérance et nous annonçant une « pentecôte de l’Esprit Saint », attente qui s’est révélée exacte (mouvement charismatique dans l’Église). Ils étaient de vrais chrétiens, mettant Dieu le créateur à la première place, Lanza par ses jeûnes de 15 jours ou 40 jours en Suisse, à Rome et ailleurs, Chanterelle témoignant, par ses chants et son rayonnement, d’une joyeuse sainteté.